La nouvelle d'anticipation « Une voix dans le silence » (trad.) de Yorick Schmit sensibilise les lecteurs aux bouleversements environnementaux, psychologiques et affectifs engendrés par une catastrophe nucléaire. Partant d'une lecture écopoétique, nous imaginons l'étude de ce récit en langue luxembourgeoise en cours de français, afin d'exploiter la tension ainsi créée par le dispositif translinguistique et interculturel. Dans une double perspective de didactique des langues et de la littérature, nous interrogeons dès lors le rôle du sensible dans le développement du plurilinguisme dans l'enseignement-apprentissage de la littérature. Pour ce faire, notre approche de didactique comparée se fonde sur le paradigme de l'appropriation en tant que concept à la fois linguistique et littéraire : le lecteur devient sensible en faisant sien le récit lu, dans un corps à corps avec la matérialité du texte écrit dans une langue familière en tant que langue véhiculaire mais étrangère en tant que langue littéraire, favorisant ainsi une prise de conscience des sens de la langue et du texte.