La prise en compte du sujet sensible dans l'appréhension d'œuvres plastiques ou littéraires est problématique. Quelles relations s'établissent entre le vécu d'une expérience sensible et l'émergence du sens ? Cet article étudie deux dispositifs de rencontre avec des sculptures contemporaines qui privilégient une implication corporelle par une exploration tactile, gestuelle, graphique. Pourquoi agir avant tout apport d'informations ou toute mise en mots ? Qu'est-ce qui favoriserait une parole réflexive et sociale, mais également incarnée (Aden, 2012) ? L'expérience associant perception et action, émotion, imagination et mémoire biographique (Varela et al., 1993) est étudiée au travers de verbalisations et d'entretiens visant l'explicitation de l'action vécue et du fonctionnement mental (Vermersch, 2011). Des phases du dispositif favorables à un vécu du sensible sont repérées, associant un devenir sensible à un devenir conscient (Depraz et al., 2011).